1999 : Le Sexocide des sorcières

Paris, L’Esprit Frappeur, 156 pages.

Dans cet ouvrage, Françoise retrace l’obsession masculine, depuis la destruction des cultures matrocentristes, de faire disparaître le féminin. « C’est bien en Occident chrétien, futur créateur de ‘l’État de droit’, que c’est manifesté le plus tôt et le plus spectaculairement ce rêve de sexocide par le bûcher des sorcières. (…) Ce fut en 1484 que la bulle d’Innocent VIII lança l’initiative d’une extermination qui devait dépeupler l’Europe d’une partie du ‘deuxième sexe’ pendant deux cents ans. » Et l’Église, pour qui toute femme est une sorcière en puissance, bientôt livrera « à la torche du bourreau les milliers de femmes dont elle invente la culpabilité ». (Alain)

1997 : La Liseuse et la Lyre

Paris, Les Belles Lettres, 192 pages.

Dans cet essai intime, Françoise revient sur sa passion des mots. Non pas par nombrilisme, comme le dit fort justement René de Ceccatty dans une critique littéraire du Monde en 1997, mais pour nous rappeler le mot de Danièlle Sallenave : “Le livre ne remplace rien, mais rien ne remplace le livre”.

La Liseuse et la Lyre est un essai magnifique où Françoise, là encore, touche à l’universel. Mais sur un ton détaché et presque serein que nous lui connaissions peu, nous rappelant combien sa palette était large. (Vincent)

L’analogie de cette passion trop abstraite avec l’envoûtement de la drogue a inspiré à un auteur de l’entre-deux guerres une dénonciation sous ce titre : “Ce vice impuni, la lecture”. Par quoi put-il faire cette mise en garde ? Par un écrit.

1997 : Féminin et philosophie

Paris, l’Harmattan, 105 pages.

En juillet 1994, Françoise écrivait dans une lettre à Alain Lezongar ces quelques lignes à propos du travail qu’elle venait d’entreprendre et qui sera édité trois ans plus tard sous le titre Féminin et philosophie.

« J’ai sérieusement avancé “Femme et philosophie” grâce au livre que tu m’as envoyé [Haine de la philosophie, Denys Mascolo]. Mon dessein qui se précise peu à peu rejoint le constat de Levinas, un des plus grands philosophes du XXe siècle : la philosophie est “atteinte depuis l’enfance d’une horreur de l’Autre”, ce qui l’a conduite au discours du Même ; tandis que se déploient tous les racismes, “l’Autre, par excellence, c’est le féminin”. Voilà qui conforte mon point de vue ! Il a fallu que la nature implante chez le masculin un désir forcené de jouir et de se prolonger pour garder l’espèce mâle d’une homosexualité exclusive confortée par le sexocide – le massacre des femmes qui reparaît de siècle en siècle : chasse aux sorcières, lapidations intégristes, sans compter les “serial killers”. Je suis dans la foulée des Bergères de l’Apocalypse. Faute de pouvoir tuer les femmes, le patriarcat a nié, refoulé, occulté “la” femme et détruit autant que possible la trace de ses œuvres (“le conflit sexuel”). Il a traqué le féminin jusqu’en lui-même, en persécutant l’homosexualité qui est le plus ancien et le plus enraciné de ses désirs – qui, du patriarcat, ferait un “Männerbund” stérile, danger toujours renaissant lui aussi. »