2023 : Je ne suis pas née pour mourir

Paris, Le Seuil,  édition de poche, préface Pauline Harmange, septembre 2023

Ce roman de 1982 conte l’histoire d’une Amazone, Thécla, qui, après avoir bu certaine potion, traverse les temps et croise de grands moments de l’Histoire. Pour la première fois, le mythe de l’immortalité est incarné par une femme. Ce prodigieux roman d’aventures nous amène à la rencontre d’Alexandre le Grand, à la découverte de l’Amérique par les Vikings, aux formidables machines conçues par Leonard de Vinci, à la guerre de Vendée,… jusqu’au nazisme puis à Mai-68.

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2022 : Un bonheur viril

Paris, Des Femmes–Antoinette Fouque, 250 pages.

Sorti le 10 novembre, ce troisième tome clôt (presque) la saga des Bergères de l’Apocalypse. Sans que nous en sachions les raisons, ce texte, écrit au début des années 1980, n’avait encore jamais été édité. Pourtant, comme l’écrit Élise Thiébaut dans sa préface, « en lisant [ce texte] j’ai eu l’impression [qu’il] était la clé de toute la saga, le point d’entrée qui permettait de la comprendre enfin dans sa totalité ».

Il y est question de la guerre mondiale des sexes du point de vue du camp de l’ennemi, à travers la vision névrosée du fondateur de Gynophobia (tout un programme…). On peut faire un parallèle avec l’œuvre de Margaret Atwood, La Servante écarlate, publiée en 1985.

Merci à l’IMEC qui nous a permis d’exhumer ce manuscrit, à Élise Thiébaut, ainsi qu’à Alain pour son précieux travail de relecture. (Vincent)

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2022 : Les Bergères de l’Apocalypse

Paris, Des Femmes–Antoinette Fouque, 650 pages.

1978. Contrairement à beaucoup de lectrices et lecteurs bien plus lucides que moi, ce roman, à sa sortie, me passe au-dessus de la tête ; je m’attendais à quelque chose d’aussi charmant que Le Satellite de l’Amande et suis décontenancé. Avec ma lenteur d’esprit habituelle (pour reprendre une expression que Françoise avait employée avec fausse modestie envers elle-même), il m’aura fallu attendre 2022 et cette réédition par Des Femmes-Antoinette Fouque pour découvrir ce que je considère dorénavant être un véritable chef d’œuvre. Me reste un petit regret : celui de n’avoir pu dire à Françoise mon enthousiasme débordant. (Alain)

Les Bergères de l’Apocalypse est l’opus principal de la Trilogie du Losange, qui comprend aussi Le Satellite de l’Amande et Un bonheur viril, ainsi que diverses nouvelles. La maîtrise de Françoise dans les descriptions picturales de scènes intenses est ici d’une sombre intensité qui ne cède en rien au SCUM Manifesto de Valérie Solanas ou au Baise-moi de Virginie Despentes.

Les Bergères est l’un des 17 titres qu’elle publiera entre 1974 et 1979, tout en menant une vie d’activiste ponctuée de nombreux faits d’armes. Écrit d’un jet, peu relu et corrigé, elle en dira que c’est “… modestement, une épopée, que j’ai écrite pour me défouler… car je trimballe des masses de fantasmes, et j’ai pensé qu’il serait bon que je m’éclate un peu”.

Quatre ans plus tôt,  en 1974, sous le coup d’une éco-anxiété d’autant moins nommée qu’elle était quasiment la seule à la vivre, Françoise a créé le néologisme écoféminisme et conceptualisé son sens. Malgré tout ses efforts, la réception en a été à peu près nulle en France. De plus, en 1976, la mort d’Ulrike Meinhoff, retrouvée pendue dans sa cellule, lui causa un chagrin déchirant. Les Bergères de l’Apocalypse sont, je pense, une réponse à tout cela.

Car le propos peut se résumer ainsi : les femmes, se révoltant “non pas tant pour le tort qui leur a été fait, mais pour celui qui est fait à la planète et à la vie même”, entament une guerre planétaire totale contre les hommes qui aboutira à leur disparition.

Une séquence dans une émission littéraire montre bien la réception du livre à l’époque. Même si les échanges sont feutrés, l’ovni Françoise effraie dans ce monde frileux et largement inconscient des violences faites aux femmes, quand elles ne sont pas tout bonnement massacrées, comme la lente prise de conscience mondiale le donne à voir aujourd’hui.

Pour illustrer cette saga hallucinante, il ne fallait pas moins que l’écriture, la grande et belle voix de Mathilde dans l’une de ses chansons les plus poignantes. Françoise aurait été fan. (Vincent)

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2022 : Le Satellite de l’Amande

Paris, Des Femmes–Antoinette Fouque, 176 pages.

1975. J’ai 21 ans, je connais Françoise depuis plusieurs mois et nous sommes déjà devenus inséparables. Des Femmes publient Le Satellite de l’Amande, un roman de science-fiction dans un monde composé uniquement de femmes. Je suis emballé. L’exploration de la petite exoplanète, les questionnements philosophiques de la narratrice, la plume légère de l’autrice, tout charme ma tumultueuse jeunesse. 47 ans plus tard, les éditions Des Femmes rééditent cet ouvrage, et c’est donc avec un plaisir tout particulier que je repars à la découverte de cet univers d’Eaubonnesque. (Alain)

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1975 : Le Satellite de l’Amande

Paris, des femmes, 253 pages.

Tous les hommes ont disparu. Entendez : tous les mâles. Dans ce roman, où elles se reproduisent par ectogénèse (un moyen de reproduction qui leur permet de se passer des hommes), les femmes, après avoir redonné vie à une Terre dévastée par la pollution, le Capital et le patriarcat, partent explorer une petite planète étrange, loin de notre système solaire. Cette expédition réservera bien des surprises aux lectrices et lecteurs de ce conte philosophique. « Passionné, impérieux. En fresques et en reliefs ! » (Victoria Thérame). Le Satellite de l’Amande est le premier volet d’une saga qui sera poursuivie par Les Bergères de l’apocalypse ; la troisième partie de cette trilogie, restée inédite jusqu’à récemment, est sortie aux éditions Des Femmes–Antoinette Fouque en novembre 2022. (Alain)

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