Françoise d’Eaubonne, « anarchomarxiste » ? « anthropologue » ? C’est ainsi qu’elle est présentée dans un article en ligne de Reporterre, en date du 4 mai. Plus sérieusement, le journaliste nous livre sa lecture du dernier ouvrage de la sociologue du travail et du genre Geneviève Pruvost : Quotidien politique.
Dans ce livre, l’autrice dénonce le fait que nous dépendons complètement de l’infrastructure technocapitaliste, et remet à l’honneur le principe de subsistance, à savoir, selon la définition qu’en donne le Centre national de ressources textuelles et lexicales : « ce qui permet l’existence matérielle d’un individu, d’une collectivité », puis, dans un sens plus restreint, toute « agriculture, économie qui répond aux besoins essentiels de la population mais ne permet pas d’excédent ».
L’article de Reporterre poursuit :
La philosophie du premier capitalisme émergent, porté tant par l’Église que la bourgeoisie urbaine contre des communautés rurales de plus en plus indépendantes, considéra que « le travail se doit désormais d’être profitable, et non plus seulement de répondre aux besoins des maisonnées. Il s’ensuit que tout ce qui ne croît pas par le travail humain de manière significative semble improductif, voire du non-travail. Dès lors, le travail de subsistance est disqualifié ».
Politique qui conduit à
l’enfermement progressif des femmes dans des foyers composés d’une famille nucléaire et l’individualisation et la féminisation des tâches ménagères, dont sont écartés les enfants, les hommes et les familles élargies qui formaient les maisonnées de l’Ancien Régime.
(…)
Heureusement, des territoires résistent encore et toujours au capitalisme, voire soutiennent activement des projets révolutionnaires, y compris dans les pays du Nord mondial. Les enquêtes qu’a menées Geneviève Pruvost ces dix dernières années auprès des alternatifs français permettent d’en saisir les contours et les caractéristiques.
Un article à lire.
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