Ainsi que nous vous l’annoncions lors de notre précédent article, la collection Nouvelles Lunes, créée et animée par notre amie Élise Thiébaut, va prochainement rééditer Le Sexocide des sorcières. Dans ce pamphlet paru en 1999 à L’Esprit frappeur, Françoise replaçait trois siècles de chasse aux sorcières, de tortures et de mises à mort de dizaines de milliers de personnes dont la quasi-totalité étaient des femmes, dans le contexte du sexisme fondamental du christianisme pour lequel toute femme incarne peu ou prou le mal. (Notre époque nous assène malheureusement tous les jours que cette diabolisation et cette misogynie criminelle ne sont pas le fait de la seule religion chrétienne).
La réédition de ce petit texte percutant sortira début mars. Le site Les univers du livre la présente déjà. L’ouvrage sera préfacé par Taous Merakchi.
Sorcière moderne, volcanique et provocatrice, la jeune écrivaine emprunte le chemin ouvert par Françoise d’Eaubonne pour se réapproprier sa puissance féminime et féministe.
Et je trouve la couverture très réussie !
Sortie le 3 mars, à priori. La chasse au sorcières annonce de manière abominable de la mise en place de toute une législation de dépossession des droits politiques, économiques, civils et corporels des femmes, législation qui culminera avec le Code Napoléon, mais engagée bien avant il est vrai.
Sa véritable rupture, c’est celle de l’Époque Moderne qui fonde le dualisme profane après le dualisme religieux en créant l’idée de Nature comme un tout indifférencié dont les humais (supérieurs par nature : vous voyez la puissance de l’argument autoréalisateur) se séparent, et qui peut être exploitée (ou protégée à notre époque).
Les femmes sont réputées être plus proche de cette “Nature” puisque portant les enfants.
Donc, moins perfectionnées en tant qu’être humain, puisque “l’humain est supérieur”.
Donc, devant être gouvernées.
La messe est dite.