On ne dissout pas un dérèglement planétaire. On n’efface pas par décret les constats scientifiques ni le refus de capitalisme radicalisé fonçant dans le mur. Loin des procès en « écoterrorisme », ce qui se joue autour de mouvements comme les Soulèvements de la Terre n’est rien d’autre que la bataille de ce siècle.
C’est ainsi que se présente le petit livre sorti quelques semaines avant le décret de dissolution du mouvement Les Soulèvements de la Terre. 40 voix y prennent position pour les Soulèvements, des intellectuels, des syndicalistes, des activistes… Parmi ces 40 voix : Geneviève Azam, économiste, militante écologiste et altermondialiste ; Isabelle Cambourakis, éditrice ; la Confédération paysanne ; Virginie Despentes, autrice ; Philippe Descola, anthropologue ; Geneviève Pruvost, autrice, sociologue ; etc.
Notons que la réflexion de Françoise traverse ce livre, plusieurs contributions faisant référence à la théoricienne et activiste écoféministe qu’elle a été.
(On ne dissout pas un soulèvement, Le Seuil, 11,50 €).
De son côté, l’actrice Marion Cortillard a fustigé le gouvernement après la dissolution.
La dérive sécuritaire de ce gouvernement, couplée à son incapacité à nous protéger des conséquences du changement climatique, est effrayante. Mais ces intimidations n’arriveront pas à nous faire taire. Aujourd’hui, dans notre pays, la liberté est en danger.
Rappellons que l’actrice a mis sur pied, avec Magali Payen et Cyril Dion, un studio de production dont l’un des premiers projets est une mini-série romancée sur la vie et l’œuvre de Françoise.
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Dans L’Obs, Geneviève Pruvost nous parle de Mara Mies, l’une des figures de proue de l’écoféministe en Allemagne, qui nous a quittés le mois dernier.
Elle a cofondé à la fin des années 1970 le féminisme de la subsistance – un courant féministe majeur en Allemagne. Quand Françoise d’Eaubonne, écrivaine féministe antinucléaire, invente l’écoféminisme en France dans les années 1970, elle ignore ses homologues allemandes (et réciproquement) et trace une voix originale sur le plan militant : elle quitte le parti communiste, milite au MLF et pose une bombe dans le chantier de la centrale de Fessenheim qui retarde d’un an les travaux.
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