(Photographie : Jean-Claude Aubry)
Perspective, semestriel consacré à l’actualité en histoire de l’art, a mis en ligne son numéro de premier semestre 2024. Celui-ci, intitulé « Autonomie », interroge « l’autonomie en art à partir de quelques moments clés comme l’essor de la philosophie esthétique au XVIIIe siècle ou encore le formalisme moderniste et les avant-gardes du siècle dernier. (…) Historiennes et historiens de l’art, de l’architecture, anthropologues, philosophes et artistes se pencheront sur le mythe et la préhistoire de ce concept à travers les liens de l’histoire de l’art aux sciences humaines, les rapports de l’art, des œuvres et des artistes aux champs social ou moral et aux luttes politiques, ou encore en approchant les œuvres et les images comme des vecteurs d’émancipation ou des moteurs d’autonomie. »
Parmi les nombreuses contributions, soulignons la passionnante conversation entre Béatrice Josse et Fabienne Dumont sur le thème « Fabriques féministes de l’art et de l’histoire de l’art : une “radicalité paradoxale ” ? » Béatrice Josse a notamment fondé le Fonds régional d’art contemporain de Lorraine et est très engagée en faveur des artistes femmes. Notre amie Fabienne Dumont (photo ci-dessus), historienne de l’art et critique d’art, est spécialiste des questions féministes, de genre, queer et des masculinités, en France et à l’étranger, dans l’art contemporain.
Ce dialogue insiste sur le « travail essentiel des historiennes de l’art et critiques dites féministes, qui lisent, relisent, cherchent et découvrent les œuvres invisibilisées par la grande histoire » (Béatrice Josse), et l’illustre par de nombreux exemples de la résistance à « la place assignée aux femmes et le monde que les hommes construisaient pour elles et leurs enfants. Parallèlement, les femmes artistes ont commencé à reprendre possession de leurs représentations » (Fabienne Dumont).
Précisons que Fabienne Dumont travaille actuellement sur une réédition aux Presses du réel de Histoire de l’art et lutte des sexes, un ouvrage de Françoise paru en 1978 qui s’en prenait « au manque de vision féministe de la pensée marxiste de Nicos Hadjinicolaou » dans son livre Histoire de l’art et lutte des classes.
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