Ballast, revue numérique, vient de publier un texte posant la question « d’intégrer les animaux à l’ensemble de nos luttes ». Déjà à la fin du XIXe siècle, le socialiste Charles Gide parlait des animaux comme d’une « classe de travailleurs oubliés ». L’autrice, Kaoutar Harchi, y dénonce :
[Les animaux] nous sont indéniablement inférieurs, et si inférieurs que nous pouvons légitimement penser et faire d’eux des choses sans nous préoccuper de ce que cela leur fait et, en retour, de ce que cela finit par nous faire et à faire à la Terre que, tous et toutes, nous habitons.
Après avoir dépeint l’ « animalisation des animaux » Kaoutar Harchi fait un détour par la prise de conscience écologique des années 1970.
Dans ce contexte où les sociétés civiles prennent conscience du péril terrestre (…), des groupes de recherche aux formes, aux ancrages et aux orientations diverses travaillent alors, ici et là, à reformuler la question écologique en question proprement politique. De ces groupes, en France, a émergé la figure de Françoise d’Eaubonne.
« Électron libre », elle n’a eu de cesse d’embrasser les luttes d’émancipation (…). Cette disposition à la contestation radicale et à sa théorisation a conduit Françoise d’Eaubonne (…) à suggérer que « le rapport de l’homme à la nature est plus que jamais celui de l’homme à la femme ». (…) De là, d’Eaubonne a formé le terme « écoféminisme » : une étendue conceptuelle et militante prometteuse.
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