Textes DE FRANçOISE
Livres, extraits, courriers, articles, pamphlets
1959 : Lettre à Jean-Paul Sartre
1959 lettre Sartres
Point de grande discussion littéraire ou politique dans cette lettre, mais un appel au secours pour un proche visiblement en train de sombrer.
1959, Sartre est en pleine gloire et Françoise lui rend les honneurs selon les mœurs de l’époque, avant de plaider la cause de son ami. Elle donne des indications sur ses propres conditions de vie : elle travaille énormément, à s’en rendre malade, car si elle n’élève pas ses enfants elle en assume les frais. Ce qui ne l’empêche pas, comme elle le fera toute sa vie, de tenter de venir en aide à tel ou telle, au gré des rencontres et des circonstances.
Nous ne savons pas si cette lettre sera suivie d’effet ou même si Sartre l’a reçue ; le fait que nous l’ayons signifie probablement qu’elle ne fut jamais envoyée.
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1972 : Avis aux flikiatres et aux hétéroflics
1972 : Avis aux flikiâtres et aux hétéroflics
Françoise d’Eaubonne
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1972 : La féminitude
1972 la féminitude V2
Françoise d’Eaubonne
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1972 : Appelez-moi salope
1972 : Appelez-moi salope
Appelez-moi salope ! Pour « établir une véritable unité d’action entre homosexuels et leurs sœurs lesbiennes », Françoise, et à travers elle le FHAR, sort en 1972 un journal ronéoté avec les moyens du bord qui affiche fièrement ce titre provocateur. « Les homosexuels d’Amérique ont à leur disposition le mot « gay » qui n’établit pas de distinction de sexes. Dans notre langue natale, il n’existe pas de genre neutre entre le masculin et le féminin. Il faudrait peut-être en inventer un », suggère l’autrice. Alors pourquoi pas le mot « salope » ?
Appelez-moi salope ne connaîtra pas de suite après ce numéro 1. Daniel Guérin quittera le FHAR peu de temps après, suivi par Françoise d’Eaubonne, déçue que le mouvement se soit transformé en simple lieu de drague.
« Nous pensons que le FHAR doit partir de cette donne pour établir une véritable unité d’action entre homosexuels et leurs sœurs lesbiennes. Répétons qu’ils n’y parviendront qu’en considérant D’ABORD en elles les femmes opprimées en tant que femmes avant de l’être en tant qu’homosexuelles ; car eux, les hommes, ils ne sont réprimés qu’en tant qu’homosexuels ; jamais en tant qu’hommes. »
Françoise d’Eaubonne
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1973 : La société mâle
1973 : La société mâle
Françoise d’Eaubonne
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1974 : Appel des femmes du Mouvement Écologie-Féminisme
1974 : Appel des femmes du mouvement éco-féministe
Françoise d’Eaubonne
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1975 : Profession de foi pour l'an 76
Profession de foi
Près de 20 années plus tard, en 1993, Françoise est revenue dans son journal sur cette « profession de foi définitive » :
Françoise d’Eaubonne
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1976 : La révolution amoureuse
La Révolution amoureuse
Françoise d’Eaubonne
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1976 : De la révolution écologique planétaire aux isoloirs de Lalonde
De la révolution écologique planétaire à l’isoloir de Lalonde
En 1974, Françoise avait participé à la campagne électorale du premier candidat écologiste à l’élection présidentielle française et avait soutenu la candidature de René Dumont alors qu’elle n’avait jamais voté et ne votera jamais.
Deux ans plus tard, elle s’est élevée contre les tactiques électoralistes du mouvement écologiste (représenté par Brice Lalonde), fidèle à son positionnement selon lequel voter n’est pas la meilleure manière de changer le monde. (Voir plus bas le texte de 1992 : Elixir-Élections).
« Au moment des Présidentielles, j’ai soutenu de tout cœur la campagne de René Dumont pour deux raisons : il était inéligible, le savait (…) et le public devait être, de toute urgence, informé des périls les plus criants, le nucléaire et le démographique. »
Françoise d’Eaubonne
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1976 : Le commando des non-vengeurs
1976 le commando des non-vengeurs
Le 5 mai 1976, Françoise, très en verve à cette période, écrit ce poème en mémoire de ses camarades tombé(e)s en Allemagne, Irlande, Espagne, Chili…
“… Ne vous y trompez pas, notre nom est DEMAIN
Nous respirons devant la porte
Ce bruit léger qui vous réveille ce n’est rien
Dites-vous ?
Pâlissez…”
Françoise d’Eaubonne
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1976 : Lettre à une GRECE qui n'est pas sans colonels
Lettre au GRECE
Le 3 mai 1976, Françoise répond à l’invitation qui lui est faite à rejoindre le Groupe de Recherche et d’Etude pour une Civilisation Européenne dont l’objet, comme c’est étonnant, est de : défendre, illustrer et prolonger les « bases de la civilisation européenne ».
Cette élite intellectuelle, très au fait de la vie des idées, a jugé opportun de proposer à Françoise d’Eaubonne d’y adhérer. À Françoise d’Eaubonne ! Elle leur répond donc :
Françoise d’Eaubonne
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1977 : La mère indifférente
Dans ce texte publié en 1977 dans Les Cahiers du Grif, Françoise revendique d’avoir été une « mère indifférente » au lieu d’avoir été une « castratrice à cuisine, lessive, raccommodage… ». Pourtant, elle a connu ce qu’elle appelle « l’instinct maternel », « au niveau le plus animal qui soit ». Mais elle dénonce ce que la société mâle a fait de cet instinct : un « moyen d’oppression et d’aliénation qui ravale la femme au rang de femelle pondeuse ». Ce texte est suivi de l’Appel des femmes du Mouvement éco-féministe à la grève de la maternité (déjà publié en 1974 dans Charlie-Hebdo).
Françoise d’Eaubonne
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1978 : De l'écriture, du corps et de la révolution
De l’écriture, du corps, de la révolution
Dans ce court texte flamboyant écrit à 58 ans, Françoise évoque son “corps de femme ouvert au monde entier sur les futurs de l’histoire dont sa mort fait partie”. Son corps, qui “a tout vécu en défiant l’ennemi et se redressait en chantant”.
Son “seul ami avec l’écriture [qui] ne m’ont jamais fait défaut, pas plus que l’amour le plus exigeant… celui de l’insurrection armée… milliards de loups arrosés de pétrole et qui flambent.”
Elle appelle toutes les femmes à la fierté de leur corps, rappelant qu’il EST,… alors que la RÉVOLUTION n’est pas encore.
Quand tout est dit sur Françoise, ses 100 livres publiés, ses mots légués à la langue française, ses théorisations visionnaires, il reste ce fait : c’était une incarnation de la vie hors-normes, un tellurisme, une force primordiale.
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1980 : La nature de la crise
La nature de la crise
En 1980, le n° 20 de Sorcières, les femmes vivent publie 6 pages de Françoise. Elle y résume son long travail pour débusquer les causes premières de nos aberrations. Le recul du temps ne fait que renforcer sa plume et, malgré des rappels anthropologiques qui pourront parfois êtres datés, elle en vient à l’essentiel dans deux dernières pages fulgurantes.
Françoise d’Eaubonne
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1981 : Ni lieu ni mètre
1981 Ni lieu, ni mètre
“… du fond de mon puits de cendres, tapie comme un scorpion, je mâche mes mortes trop aîmées…”
Françoise d’Eaubonne
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1990 : La restauration 1990
1990 : La restauration 1990
1990. Depuis quelques années, l’URSS, alors dans une impasse économique et politique, amorce sa mue sous l’égide de Mikhaïl Gorbatchev, mais la fin de l’empire approche. Le « triomphe de la démocratie parlementaire euro-américaine » amène Françoise, visionnaire, à prédire dans ce texte que s’ouvre la boîte à Pandore. Trente-quatre années plus tard, les sortilèges maléfiques des démons frères, Capital et Patriarcat, s’abattent sur l’Humanité, toujours plus terribles et monstrueux.
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1992 : Elixir-élections
Élixir-élections
Au début des années 1990, alors que le rejet de l’autre, le racisme, la haine, avaient de plus en plus droit de cité dans les médias et dans le débat public, Françoise fit paraître dans le numéro de mai 1992 de L’Imbécile de Paris (« journal d’humour et d’opinions interdit aux journalistes ») un petit article expliquant pourquoi elle refusait depuis toujours de mettre un bulletin dans l’urne électorale, même pour faire barrage à la peste émotionnelle
Françoise d’Eaubonne
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1996 : Une rose pour Violette
Une rose pour Violette
Romancière née en 1907 et disparue en 1972, Violette Leduc a fortement marqué Françoise d’Eaubonne. Les deux écrivaines furent d’ailleurs amies. Pour un colloque Violette Leduc organisé à l’Université Charles-de-Gaulle à Lille, les 15 et 16 mars 1996, Françoise a écrit ce texte à propos de la difficile réception par le public français de l’œuvre remarquable « d’une écrivaine si prodigieusement douée »
Françoise d’Eaubonne
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1997 : Lettre ouverte à Jean-Paul II
1997 Lettre ouverte à Jean-Paul 2
“… La sorcière a donc représenté pendant deux siècles d’horreurs et de supplices infligés par une culture intégriste, le summum de l’allergie au féminin déjà si largement manifestée, et au plus haut niveau, depuis les premiers siècles de l’Église triomphante.”
Françoise d’Eaubonne
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1998 : Françoise part en Amérique
1998 Montana
En 1998, Françoise est invitée, au titre de S.O.S Sexisme, à un colloque dans le Montana. Ce sera toute une épopée, tant Françoise avait une infinie faculté à merveilleusement se perdre, ne parlant de surcroît pas un mot d’Anglais.
C’est ainsi que, selon un témoignage de l’époque, les organisataires du colloque eurent des sueurs froides : elle disparut pendant 48 heures pour réapparaître miraculeusement. Où était-elle passée ? C’est aujourd’hui un mystère…
Le document joint est une courte note de sa main qui présente son projet d’intervention.
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1999 : Le XXIe siècle et les femmes
2000 : Le XXIe siècle et les femmes
C’est à la toute fin des années 1990 que Françoise a donné ce bref interview pour Jalons, le bulletin du PDF (parti démocratique et féministe) ; nous n’en connaissons pas la date précise. Alors qu’elle sent que sa fin n’est plus lointaine, Françoise s’inquiète de plus en plus du devenir de l’humanité à l’approche du IIIe millénaire. La mainmise de l’économie sur le politique, les bouleversements du monde du travail, le surgissement brutal de l’informatique, des réseaux et de l’inintelligence artificielle, lui font poser des questions essentielles qui, vingt-quatre années plus tard, n’ont pas véritablement trouvé réponse.
“Symbole de la feminité, la nature est attaquée, transformée, niée de toutes parts. (…) Tant que le profit demeurera la base du système économique, tant que le rapport production/consommation ne tiendra aucun compte des besoins et du droit à vivre de tous, la seule issue possible restera la destruction du plus grand nombre, qui passe d’abord par leur mise à l’écart !
Cette fois encore, les femmes vont-elles se soumettre à ce qu’on leur a toujours présenté comme inéluctable ?”
Françoise d’Eaubonne
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2004 : Testament philosophique et politique
2004 testament philosophique et politique
C’est l’un des derniers textes publics de Françoise, si ce n’est le dernier, écrit à peu près 10 mois avant son départ.
Elle y balaie l’histoire, de l’antiquité au tournant du millénaire, revient sur ses “engagements motivés par la recherche vers une société meilleure” et ses “activités militantes, parfois insensées, souvent parfaitement légitimes” pour en dire que si elle s’est “souvent fourvoyée” elle n’a “honte de rien“, et s’appuie sur son expérience pour “évaluer le XXe siècle dont [elle] témoigne, et envisager ce que le XXIe siècle lui devra“.
Ce testament est empreint d’une réflexion sur le sacré dont elle nous avait déjà fait part avec la publication de l’Évangile de Véronique l’année précédente. Elle expose la rupture Jésus, (citant Simone Weil) et son noyautage par la romanité, et poursuit en documentant “Le triomphe territorial, économique et spirituel du colonialisme” et ses conséquences jusqu’à la fin de ce cycle ou de notre espèce qu’elle voit poindre.
Enfin, elle nous lègue en conclusion : “À vous, enfants menacés de cette ère qui semblait si riche de promesses aux contestataires du XXe siècle, une doyenne de ces mouvements si pleins d’élans et de colères, combats incessants contre l’injustice, l’absurde, l’intégrisme, lance comme une bouteille à la mer cette ultime adresse aux temps qu’elle ne verra pas”.
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