La pensée matérialiste de Françoise qui présida à sa conceptualisation de l’écoféminisme commence à être bien documentée. Les points de vues se sont multipliés, donnant à comprendre comment elle incarna une pensée alors méconnue dans notre culture, reliée à un courant dont on s’aperçoit qu’il n’a jamais cessé d’exister, même invisibilisé et décimé au fil des siècles depuis le tournant patriarcal du néolithique, l’avènement des Religions du Livre et le dualisme extrémiste forgé à l’Epoque Moderne.
Si l’on parvient aujourd’hui à lier la réflexion sur le sort des femmes et des minorités au sort fait à « la nature » sans être immédiatement taxé d’essentialisme, le travail reste à faire pour que le lien entre écoféminisme et spiritualité ne soit entaché d’un soupçon d’apolitisme réactionnaire. Et les diverses récupérations du marketing New-Age n’y aident pas.
Que « la religion », (dans sa forme propre à servir les dominations) soit l’opium du peuple ne prouve en rien que la vie spirituelle soit pure construction intellectuelle et sociale. Ni qu’elle soit l’apanage de notre espèce, comme l’interrogent les plus récents travaux d’éthologie et d’archéologie, entre autres.
Ainsi l’influence du christianisme et de la spiritualité chez Françoise sont encore à peu près ignorés alors qu’ils sont constitutifs des dispositions qui lui permettront de faire émerger l’écoféminisme.
Ayant envie de partager autour de cette question, j’ai proposé à des habitué(e)s LGBTQUIA+ du Dorothy un temps d’échange public : ce sera le vendredi 13 juin à 20H, au 85 bis rue de Ménilmontant, dans le 20ème à Paris.
Ne souhaitant ni pontifier, ni intervenir seul, c’est en duo avec Laure, la podcasteuse de Game of Earth que j’aborderais ces sujets, selon le schéma suivant :
Je mettrais pour ma part l’accent sur certains moments clé de la vie de Françoise peu ou pas connus, j’évoquerais ses engagements et sa littérature en relation avec la question, non pour dresser un tableau définitif du sujet mais bien en introduction d’un travail qui reste à faire.
Et je serais ravi de vous retrouver pour l’occasion !




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