Françoise à HEC

Par Vincent

Fils de Françoise, je m'active avec d'autres à faire connaitre sa vie et sa pensée, et à la prolonger dans la mesure de mes moyens.

Publié le 14/06/2022

Comment est-il possible que quelqu’un comme moi, militante depuis toujours, de mère féministe, découvre la pensée écoféministe dans les années 2015 ?

Cette interrogation personnelle, en introduction de son intervention, sert de socle à Delphine Batho pour parler de la puissance des invisibilisations dans un monde politique patriarcal, avant d’expliquer en quoi l’écoféminisme n’est pas une simple addition de postures mais une remise en cause fondamentale des productivismes et des systèmes de domination. Elle en fait la démonstration de manière brillante.

Ne se reconnaissant pas dans un féminisme libéral qui consiste à adopter les codes masculinistes pour “grimper dans la hiérarchie” et ne faisant aucune concession sur les termes et concepts pour séduire un électorat potentiel (celleux qui la suivent savent son refus d’employer à la place de “décroissance” un terme plus consensuel mais plus propre à être dévoyé), Delphine Batho cite abondamment Françoise qu’elle a lue et réfléchie, mais pas seulement. Elle exprime aussi la nécessité de prendre en compte les affects et les émotions en politique, à rebours des attitudes virilistes se coupant de leur l’humanité.

Pour reprendre les termes de Corinne Morel-Darleux, elle s’inscrit, avec d’autres, dans ce

… saut de maturité politique [où] naturalistes, paysannes et paysans, chercheurs, autrices et activistes se retrouvent de plus en plus fréquemment, [ce] qui pourrait signer la fin des anathèmes et des cloisons, l’émergence d’un pragmatisme de situation et d’une stratégie de fédération.

Un dojo  à soi
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4 Commentaires

  1. Alain

    Je viens de suivre l’intervention de Delphine Batho. Merci de nous l’avoir signalée. Je suis admiratif de la clarté de son propos et de la pertinence de sa pensée. J’ai eu plus d’une fois l’impression d’entendre Françoise 😉. Avec quelle justesse Batho pointe le “macho-marxisme” (soit : “Éliminons le Capitalisme et tous les problèmes seront réglés”) et la volonté des forces marxistes et capitalistes de conditionner l’épanouissement de la condition humaine à l’augmentation de la production de richesses.
    “On peut être un homme et être écoféministe”, dit Batho. Nous sommes bien d’accord, hein, frangin.

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  2. Alain

    Bel article, qui m’a rendu impatient d’écouter cette intervention de Delphine Batho, ce que je ferai plus tard car où je passe mes vacances je capte trop mal le réseau.

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    • Vincent

      Merci mon frère 🙂 Et j’en ais profité pour changer la couleur des liens, un peu trop flashy à mon goût, fatiguant…

      Réponse
      • Alain

        C’est effectivement bien mieux comme ça.

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